Pétrole : Forte envolée des prix après des frappes israéliennes contre l’Iran

Les prix du pétrole ont enregistré, vendredi 13 juin 2025, leur plus forte hausse journalière en près de trois ans. Cette flambée s’explique par les frappes israéliennes sur des sites militaires en Iran, ravivant les inquiétudes quant à la sécurité de l’approvisionnement mondial en brut.
Par Kevin da SILVA
La tension géopolitique au Moyen-Orient a provoqué un bond spectaculaire des prix du pétrole. Le Brent, référence mondiale du brut, a grimpé de 6,29 dollars pour atteindre 75,65 dollars le baril en début de séance, avant de culminer à 78,50 dollars, soit une hausse de 9 % en quelques heures. Le WTI (West Texas Intermediate), brut américain, a suivi une trajectoire similaire : +6,43 dollars à 74,47 dollars le baril, après un pic à 77,62 dollars, traduisant une progression de 9,45 %.
Cette envolée rappelle les tensions de 2022, lorsque l’invasion de l’Ukraine par la Russie avait entraîné une flambée des prix de l’énergie. Cette fois, c’est la crainte d’un embrasement au Moyen-Orient — une région qui fournit près d’un tiers du pétrole mondial — qui inquiète les marchés.
Un contexte géopolitique explosif
Selon l’armée israélienne, les frappes menées visaient des installations nucléaires et des sites de production de missiles balistiques en Iran. Plusieurs hauts responsables militaires iraniens auraient été tués dans ces attaques, présentées par Israël comme le début d’une opération prolongée destinée à freiner le programme nucléaire iranien.
En réponse, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis une « punition sévère », faisant craindre un engrenage de représailles. L’un des principaux points de vigilance des marchés reste le détroit d’Ormuz, corridor stratégique par lequel transite environ 20 % de la production mondiale de pétrole. Toute perturbation de ce passage maritime pourrait avoir des conséquences majeures sur l’approvisionnement global.
Des marchés fébriles face à l’incertitude
Jusqu’ici, aucune interruption des flux pétroliers n’a été constatée. Néanmoins, les opérateurs anticipent les risques d’escalade, qui pourraient propulser les prix encore plus haut. La position des États-Unis est particulièrement surveillée : le secrétaire d’État, Marco Rubio, a qualifié les frappes israéliennes d’« action unilatérale » et a averti Téhéran contre toute attaque visant les intérêts américains dans la région.
La réaction de l’Iran sera déterminante pour l’évolution des cours dans les jours à venir. Une nouvelle flambée des prix pourrait s’amorcer si la crise devait s’aggraver, confirmant une fois de plus le poids de la géopolitique sur les fondamentaux du marché pétrolier.