Le miroir du développement de l'Afrique !

Guinée équatoriale : L’État veut centraliser l’achat de l’or artisanal pour mieux encadrer le secteur

Vue aérienne de la ville de Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale

En Guinée équatoriale, un projet d’arrêté, actuellement à l’étude, prévoit que l’État devienne l’unique acheteur légal de l’or alluvial produit sur son sol. Cette mesure vise à formaliser un secteur encore largement informel et à renforcer les réserves stratégiques du pays.

Par Kevin da SILVA

Réuni à Malabo sous la présidence du Premier ministre chargé de la Coordination administrative, Manuel Osa Nsue, le gouvernement équato-guinéen a examiné un projet d’arrêté destiné à encadrer la production artisanale d’or. Plusieurs membres de l’exécutif étaient présents, notamment les ministres en charge des Hydrocarbures, du Développement minier, des Finances, de la Planification, du Trésor et du Patrimoine de l’État, ainsi que des techniciens des ministères concernés. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de formalisation et de sécurisation de la production nationale d’or. Il répond aux directives du vice-président de la République, Teodoro Nguema Obiang Mangue, qui a mandaté la Présidence du gouvernement et le ministère des Hydrocarbures pour élaborer un cadre réglementaire complet pour ce secteur en pleine expansion, mais encore peu contrôlé.

Le texte en cours d’examen prévoit de structurer les coopératives artisanales, d’encadrer leurs activités et de mettre en place un système de contrôle et de traçabilité de la production. L’objectif est de lutter contre la commercialisation illicite, de protéger le patrimoine minier du pays et de réduire les pertes fiscales.

La mesure phare du projet consiste à faire de l’État, par l’intermédiaire d’une entité désignée, le seul acheteur autorisé de l’or issu de l’exploitation artisanale. Cette centralisation permettrait de constituer une réserve stratégique nationale.

Pour faciliter l’intégration des producteurs dans le circuit formel, le gouvernement envisage de créer de nouveaux comptoirs d’achat dans les zones de production ou de déployer des unités mobiles de collecte. Actuellement, un seul point officiel existe à Niefang, ce qui limite les débouchés légaux pour les producteurs dispersés sur le territoire.

Dans l’attente de la validation du texte par le vice-président, le Premier ministre a demandé au ministère des Hydrocarbures et du Développement minier d’identifier les acteurs impliqués dans la production artisanale et de les inciter à se regrouper en coopératives légales. Ces dernières devront se conformer au futur cadre réglementaire et obtenir les autorisations nécessaires pour exercer leurs activités.

Avec cette réforme, Malabo entend mieux encadrer un secteur aurifère en plein essor et renforcer ses réserves stratégiques d’or, perçues comme un atout face aux chocs économiques extérieurs. L’initiative s’inscrit dans les efforts du pays pour diversifier une économie encore largement dépendante des hydrocarbures et tirer parti de ses ressources minières.