La RDC sécurise 250 millions USD de la Banque mondiale pour le démarrage du mégaprojet Inga 3

La République démocratique du Congo a obtenu un financement de 250 millions de dollars (environ 151,5 milliards de FCFA) de la Banque mondiale pour lancer la phase initiale du projet hydroélectrique Inga 3. Ce prêt concessionnel a été octroyé par l’Association internationale de développement (IDA), une branche du groupe de la Banque mondiale dédiée aux pays à faible revenu.
Par Dorcas Davier AHOUANGAN
Considéré comme le plus grand projet énergétique du pays, Inga 3 vise à exploiter le gigantesque potentiel du fleuve Congo, situé dans la province du Kongo Central. Ce premier volet s’inscrit dans un programme global estimé à un milliard de dollars (plus de 600 milliards de FCFA), conçu pour poser les bases techniques, sociales et institutionnelles nécessaires à la construction du barrage.
Avec un taux d’électrification de seulement 21 %, la RDC figure parmi les pays les moins connectés au monde. Pour y remédier, le gouvernement a adopté un Pacte national de l’énergie, avec pour objectif d’atteindre 62 % de couverture électrique d’ici 2030. Ce plan s’aligne sur l’initiative africaine Mission 300, qui vise à fournir un accès à l’électricité à 300 millions d’Africains. Inga 3 est présenté comme un levier stratégique pour accélérer cette transition énergétique, tout en attirant les investisseurs privés et en renforçant les capacités de la Société nationale d’électricité (SNEL).
Le site d’Inga, l’un des plus grands gisements hydroélectriques au monde, abrite déjà deux centrales alimentant une grande partie du pays. Le futur complexe Inga 3 devrait générer entre 2 et 11 gigawatts, dépassant largement la capacité actuelle. Cependant, sa réalisation nécessitera près de dix ans de préparation et de travaux, ainsi qu’une collaboration étroite entre les autorités congolaises, les partenaires financiers, le secteur privé et les communautés locales.
Selon Bob Mabiala, directeur de l’Agence pour le développement et la promotion du Grand Inga, les premiers investissements bénéficieront directement aux communautés riveraines. Près de 1,2 million de personnes réparties dans une centaine de villages verront leurs conditions de vie s’améliorer grâce à l’accès à l’eau potable, aux énergies renouvelables et à des infrastructures routières rénovées. Des programmes de formation professionnelle et d’enseignement supérieur sont également prévus pour préparer la main-d’œuvre locale aux opportunités économiques générées par le projet.
En plus des travaux préparatoires, le financement de la Banque mondiale soutiendra des études techniques approfondies, le renforcement des institutions locales et la mise en place d’une gouvernance conforme aux normes internationales. L’objectif est de garantir la durabilité économique, environnementale et sociale du projet avant le lancement du chantier.
Pour Albert Zeufack, directeur de la Banque mondiale pour la région, Inga 3 représente une opportunité historique de transformer les ressources naturelles de la RDC en croissance inclusive, en emplois durables et en progrès humain. Cet engagement s’inscrit dans une stratégie plus large de la Banque mondiale, incluant des appuis dans les domaines de la gouvernance, de l’éducation et des infrastructures, pour soutenir le développement économique du pays sur le long terme.