Burkina Faso : 37,89 milliards FCFA levés sur le marché de l’UEMOA

Dans une opération remarquée sur le marché financier régional, le Burkina Faso a réussi à mobiliser 37,89 milliards FCFA lors de son émission conjointe de Bons et Obligations assimilables du Trésor (BAT et OAT), ce mercredi 4 juin 2025. Cette performance notable intervient alors que l’objectif initial était fixé à 35 milliards FCFA, démontrant ainsi la confiance des investisseurs dans la signature souveraine burkinabè.
Par Dorcas Davier AHOUANGAN
L’appel à financement a suscité un fort engouement, générant 43,58 milliards FCFA de demandes cumulées, soit un taux de couverture global de 124,53 %. Cette sursouscription reflète l’attractivité persistante des titres publics burkinabè, en dépit d’un contexte économique régional tendu. Les autorités ont toutefois décidé de limiter le montant retenu à 37,89 milliards FCFA afin de préserver une gestion prudente de la dette.
Les montants levés se répartissent entre différentes maturités. Les Bons assimilables du Trésor à un an ont permis de collecter 20,092 milliards FCFA à un taux de 9,39 %. Les Obligations du Trésor à trois ans ont rapporté 442 millions FCFA au taux de 7,94 %. Celles à cinq ans ont généré 9,96 milliards FCFA à 7,93 %, tandis que les titres à sept ans ont atteint 7,402 milliards FCFA, également à 7,93 %. Cette répartition met en évidence une nette préférence des investisseurs pour les échéances les plus courtes, qui concentrent plus de la moitié des fonds mobilisés.
L’opération a rassemblé une participation active des différents pays membres de l’UEMOA. Le Burkina Faso s’est imposé avec une souscription principale de 22,7 milliards FCFA. La Côte d’Ivoire a contribué à hauteur de 5 milliards FCFA sur les BAT à un an. Le Sénégal a apporté 3,020 milliards FCFA, suivi du Bénin avec 2,77 milliards FCFA et du Mali avec 1,5 milliard FCFA. Pour les obligations à moyen et long terme, les investisseurs togolais et ivoiriens se sont particulièrement distingués, venant compléter la solide participation domestique.
Ce succès confirme la résilience du marché des titres publics dans l’espace UEMOA et la capacité du Burkina Faso à mobiliser des ressources importantes pour financer son développement. Les conditions obtenues, avec des taux compris entre 7,93 % et 9,39 %, traduisent une appréciation favorable du risque souverain burkinabè par les investisseurs régionaux.
L’opération s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à diversifier ses sources de financement et à renforcer l’autonomie financière du pays. Elle ouvre également des perspectives prometteuses pour les futures émissions souveraines dans la sous-région.