Djibouti prêt à diversifier son économie au-delà de son secteur portuaire et logistique
Par Boubacar GASSAMA

Le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a déclaré que Djibouti était prêt à diversifier son économie au-delà de son secteur portuaire et logistique, déjà bien établi, qu’il a décrit comme « l’un des plus efficaces et des plus sophistiqués d’Afrique ». L’annonce a été faite lors de l’édition 2025 du Forum de Djibouti, qui s’est tenue les 7 et 8 avril à Djibouti City.
Le chef du gouvernement djiboutien estime que « les énergies renouvelables, l’économie numérique, le tourisme et les services financiers sont tous au cœur de ce nouveau chapitre. Nous recherchons l’accès au capital, l’expertise et des partenaires qui partagent notre vision à long terme. »
Dans la foulée, il a rassuré les investisseurs sur l’engagement indéfectible de Djibouti à maintenir la paix et à favoriser la stabilité économique et politique. « Le pilier de notre stratégie à Djibouti est la stabilité. Notre monnaie, rattachée au dollar depuis 1949, offre aux investisseurs un degré de stabilité rare en Afrique », a-t-il fait remarquer.
Abondant dans le même sens, Slim Feriani, directeur général du Fonds Souverain de Djibouti (FSD), a souligné que le fonds était prêt à co-investir aux côtés d’investisseurs internationaux dans des projets clés. « Le FSD s’associera à vous tous, en prenant des participations et en s’engageant. Nous voulons doubler nos actifs sous gestion au cours des cinq prochaines années, et nous savons que nous ne pouvons pas le faire seuls », a-t-il fait savoir.
M. Feriani a mis en avant le haut potentiel de retour sur investissement pour les acteurs privés déjà installés dans le pays. « Les investisseurs ici ont vu des retours positifs », a-t-il expliqué. Toutefois, il reconnaît la nécessité de réformes soutenues pour attirer davantage l’investissement privé. « Le secteur privé est une force indiscutable, qui a besoin de réglementations positives pour créer un environnement propice », souligne-t-il.
L’édition 2025 du Forum de Djibouti, qui s’est déroulée sur deux jours, a réuni plus de 50 intervenants de haut niveau. Elle a été l’occasion d’échanger sur la privatisation, les partenariats public-privé et divers secteurs prometteurs tels que la technologie, la connectivité, l’énergie, le tourisme, les services financiers et la logistique.
Selon un communiqué du FSD, l’organisateur principal, le forum a favorisé des débats entre économistes, décideurs et investisseurs de premier plan, en analysant le paysage macroéconomique à Djibouti et dans l’ensemble du continent africain. Parmi les intervenants de la rencontre, Acha Leke, associé principal et président de McKinsey Afrique, a exprimé son optimisme quant aux perspectives économiques du continent, malgré des défis liés à un endettement élevé et à une croissance inégale d’un pays à l’autre.
Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et cofondateur de SouthBridge, a quant à lui identifié l’émergence du capital philanthropique comme une opportunité cruciale pour l’Afrique. Samuel Maimbo, ancien vice-président de la Banque mondiale, a, pour sa part, félicité le Fonds Souverain de Djibouti d’avoir créé une plateforme de collaboration pour les investisseurs institutionnels en Afrique.
Pour rappel, le Fonds Souverain de Djibouti, créé en mars 2020, est actuellement dirigé par le Dr Slim Feriani, un ancien ministre tunisien qui possède plus de 30 ans d’expérience sur les marchés internationaux des capitaux.