Capture du dividende démographique : Le Sénégal enregistre un bond de 7,7 points

Des chiffres avancés, le 26 novembre 2024, par le Directeur du développement du capital humain à la Direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe), Assane Ndiaye, montrent que le Sénégal est passé, en termes de proportion de la population en âge de travailler, de 41,5% en 2011 à 49,2% en 2019 ; soit un bond de 7,7 points. M. Ndiaye prenait part, à Saly (Ouest du Sénégal), à un atelier d’appui technique à la prise en compte de la budgétisation sensible au dividende démographique au Sénégal.

La capture du dividende démographique a connu un regain de croissance au Sénégal. Du moins si l’on en croit les statistiques rendues publiques lors d’un atelier d’appui technique à la prise en compte de la Budgétisation sensible au dividende démographique (Bsdd), organisé sous l’égide du bureau sous régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Cea) en partenariat avec l’Unfpa) et le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération.

Selon le rapport le plus récent sur le suivi du dividende démographique, élaboré en 2023, le Sénégal a réalisé des progrès en matière de capture du dividende démographique. Le pays, d’après les explications de Assane Ndiaye, Directeur du développement du capital humain à la Direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe), est passé de 41,5% en 2011 à 49,2% en 2019 ; soit un bond de 7,7 points de pourcentage. Ce gain vient de la mise en œuvre des réformes et des projets initiés par l’État sénégalais avec de réels progrès enregistrés au niveau de quatre dimensions entre 2011 et 2019. M. Ndiaye cite notamment la couverture de la dépendance économique dont l’indice est passé de 37,1% à 50,5% à la même période, de l’indice synthétique de sortie de la pauvreté qui est monté de 48,6% à 53,5% et enfin de l’indice synthétique réseaux et territoires (Isrt) qui a évolué de 18,7% à 29,1%.

Nécessité de maintenir le cap

Pour continuer à progresser, le Sénégal doit maintenir son axe d’efforts. À cet effet, M. Ndiaye a attiré l’attention par exemple sur l’indice concernant la qualité du cadre de vie (Iqcv) qui, d’après les chiffres, a enregistré une baisse de 4 points en passant de 63,2% en 2011 à 59,7% en 2019. Un effort d’amélioration de certaines dimensions de la vie socioéconomique pourrait aider à embellir davantage la situation du Sénégal concernant le dividende démographique.

Pour Abou Bâ, chef de la division population à la Direction du développement du capital humain, le défi, c’est d’agir pour transformer le bonus démographique en levier de croissance et de développement durable. Les experts venus prendre part à l’atelier n’ont pas manqué de souligner la nécessité de prendre en compte certaines dimensions telles que le cadre de vie, le plateau sanitaire, l’éducation et la formation conformément aux déclinaisons du nouveau référentiel des politiques publiques.

« L’approche de la Bsdd vise une meilleure allocation des crédits budgétaires dans le but de tirer profit du changement de la structure par âge de la population, c’est-à-dire d’avoir plus de personnes indépendantes économiquement. Elle permet d’analyser la sensibilité budgétaire des dépenses, d’orienter les allocations des ressources financières et favoriser l’efficacité de la dépense publique », a rappelé Ngoné Diop, Directrice du Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Cea).

« Atteindre un seuil de 50% de l’Indice de suivi du dividende démographique (Ddmi) et transformer le profil démographique en opportunités de croissance et de développement socioéconomique nécessitent des dotations budgétaires adéquates aux secteurs de l’éducation et de la santé ; piliers du développement du capital humain », a-t-elle indiqué.

Mme Diop n’a pas manqué de réitérer l’engagement de la Cea aux côtés du Gouvernement du Sénégal pour parachever le processus concernant la capture du dividende démographique.