Vivendi : Vincent Bolloré obtient le quitus des actionnaires pour la scission des actifs

Pour lui, plus rien ne semble impossible. Ce lundi 9 décembre 2024, les actionnaires de Vivendi ont approuvé la scission stratégique du groupe. C’était lors d’une assemblée générale tenue aux Folies Bergère, à Paris. Ce projet, présenté par le milliardaire Vincent Bolloré, vise à découper le géant des médias en trois entités indépendantes cotées en bourse : Canal+, Havas et Groupe Louis Hachette.
Cette réorganisation permettra à chaque filiale de développer son potentiel de manière autonome tout en restant majoritairement détenu par le groupe Bolloré. En contrepartie, chaque actionnaire de Vivendi recevra des actions dans les nouvelles entités. Ce découpage, présenté comme une démarche classique de revalorisation, vise à mieux positionner les activités sur le marché, leur offrant ainsi plus de visibilité et d’attractivité auprès des investisseurs.
Cependant, ce projet suscite des critiques. Des analystes financiers estiment que la valorisation des nouvelles entités pourrait atteindre entre 12 et 13 milliards d’euros, contre une estimation initiale de 16 milliards. Cela reflète des turbulences économiques et des choix structurels controversés. Par ailleurs, des investisseurs minoritaires dénoncent une gouvernance trop orientée en faveur de Bolloré et une communication jugée insuffisante. Selon Andrzej Kawalec, directeur de Moneta Asset Management, les méthodes employées pour structurer cette scission introduisent des asymétries favorisant l’actionnaire principal, au détriment des autres parties. De plus, la communication financière minimaliste de Vivendi soulève des inquiétudes quant à la transparence de cette opération complexe.
Malgré les débats, le vin a été tiré, et il faudra le boire. Cette scission marque une étape importante pour Vivendi, qui ambitionne de recentrer ses activités autour de secteurs clés tels que la culture, les médias et le divertissement, tout en stimulant les synergies au sein de ses actifs.
Les premiers résultats de cette nouvelle configuration seront observés dès leur entrée en bourse, prévue pour le 16 décembre 2024. Cette scission constitue un pari risqué, mais vraisemblablement fructueux, pour Vivendi et son actionnaire principal, Vincent Bolloré. Wait and see.
Nel Charbel KOFFI