Transformation agroalimentaire : La SIPI-Bénin lance une vaste opération d’achat de soja pour dynamiser la filière
Kevin da SILVA

La Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI-Bénin) a annoncé le lancement d’une campagne nationale d’achat de l’intégralité des stocks de soja disponibles auprès des producteurs. Objectif, structurer la filière, sécuriser les revenus agricoles et alimenter l’industrie de transformation locale, pilier de la stratégie « Bénin Révélé ».
C’est l’heure de dynamiser la filière Cajou. Dès mai 2025, les producteurs pourront vendre leurs récoltes dans des magasins agréés situés dans les communes productrices (Bembèrèkè, Tchaourou, Parakou…). Pour les détenteurs de plus de 50 tonnes, une prise en charge logistique est prévue vers la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), hub dédié à la transformation.
« Cette initiative garantit un débouché stable aux agriculteurs et approvisionne nos unités de traitement en matières premières locales », explique Franck Ahlonsou, directeur général de la SIPI-Bénin. Les prix d’achat, fixés après concertation avec les coopératives, visent à couvrir les coûts de production tout en restant compétitifs pour les industriels.
La GDIZ, vitrine de l’industrialisation du Bénin, accueillera l’essentiel des stocks achetés. Sur place, des usines de trituration (huile, tourteaux) et de fabrication d’aliments pour bétail doivent transformer 30 % de la production nationale de soja d’ici fin 2026. Un pari clé pour réduire les importations de produits alimentaires et générer des devises via l’exportation de dérivés.
Si l’annonce rassure les 150 000 producteurs de soja du pays, des questions persistent sur la transparence des prix, les capacités de stockage, la qualité des semences. Ce rachat massif s’inscrit dans le plan « Agropole 2025 » visant à hisser le Bénin parmi les leaders ouest-africains de l’agro-industrie. Reste à convertir l’essai en emplois durables et en retombées pour les zones rurales.