Sénégal : Senelec mobilise 120 milliards de FCFA via une émission obligataire verte

La Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) a lancé une opération financière majeure sur le marché régional. Cette levée de fonds, d’un montant de 120 milliards de FCFA, prend la forme d’une titrisation de créances. Officiellement présentée le 1er octobre 2025, l’émission a été baptisée FCTC Senelec 2025-2030.
Par Dorcas Davier AHOUANGAN
L’opération est structurée en plusieurs tranches distinctes. La Tranche A, dite senior, vise à mobiliser 83 milliards de FCFA à un taux d’intérêt de 8,15 % sur cinq ans. Elle est suivie de la Tranche B, de type mezzanine, portant sur 25 milliards de FCFA et assortie d’un rendement de 10 %. Enfin, les Tranches C1 et C2, dites junior, totalisent 12 milliards de FCFA et sont intégralement conservées par Senelec, sans ouverture aux investisseurs externes.
Le mécanisme repose sur la cession de factures déjà dues par les clients de la Senelec. Ces créances concernent la fourniture d’électricité à des organismes publics, des ambassades et de grandes entreprises privées. Les obligations sont accessibles aussi bien aux investisseurs institutionnels qu’aux particuliers, avec une valeur nominale de 10 000 FCFA par titre.
Les objectifs de cette opération sont doubles. Elle doit permettre à la fois d’étendre l’accès universel à l’électricité et réduire l’empreinte carbone du réseau national. Cette démarche s’inscrit pleinement dans la stratégie de développement durable de l’entreprise et s’aligne sur les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
L’émission bénéficie d’une double labellisation, répondant à la fois aux critères des obligations vertes et à ceux des obligations liées à la durabilité, en conformité avec les standards internationaux de la finance durable. L’affectation des fonds est clairement définie : 63 milliards de FCFA (52,5 %) seront dédiés à des projets à fort impact environnemental, tandis que les 57 milliards restants (47,5 %) financeront des initiatives liées à la durabilité.
Cette opération illustre la manière dont les instruments de finance structurée peuvent soutenir les stratégies nationales en matière de transition énergétique, de sécurité d’approvisionnement et de souveraineté énergétique.