Le miroir du développement de l'Afrique !

RDC : L’exploitation illicite des mines

✍️Par Mahugnon SINGBO

RDC : L’exploitation illicite des mines

C’est depuis son domicile que le professeur Jean-Jacques Purusi, gouverneur de la province du Sud-Kivu, a déversé sa bile dans un point de presse. Il ne lâchera pas les mineurs illégaux qui font perdre des millions de dollars à sa province. Cette sortie médiatique fait suite à la libération de 14 mineurs chinois illégaux épinglés il y a quelques jours.

En RDC, c’est l’état de veille. Les mineurs illégaux sont persona non grata. Il y a quelques jours, 17 mineurs chinois illégaux, qui opéraient au Sud-Kivu, ont été pris dans les mailles du filet de la justice. Mais mardi dernier, 14 d’entre eux ont été libérés. Une libération qui ne plaît pas à la première autorité de la province, le gouverneur Jean-Jacques Purusi. Il n’en fallait pas plus pour le faire sortir de ses gonds. À l’annonce de la nouvelle, il a tenu un point de presse à son domicile, dénonçant ces agissements qui nuisent à l’économie non seulement de sa province, mais aussi du pays.

Selon ses propos, les mineurs chinois exerçant dans sa province doivent 10 millions de dollars d’impôts et d’amendes. Ces derniers exercent sans « aucun document, zéro. Pas de certificat, pas de statut, pas d’identification nationale, rien », a fait savoir son ministre des Finances et ministre des Mines par intérim, Bernard Muhindo. Ces pratiques ne sont d’ailleurs pas nouvelles. À cause de leurs activités illégales, les autorités ont été obligées de suspendre les exploitations des sociétés minières chinoises ces dernières années, la dernière en date remontant au mois d’août.

Jean-Jacques Purusi Sadiki s’indigne

« Je suis profondément choqué, depuis cet après-midi (mardi 24 décembre 2024), après avoir appris que ces exploitants illégaux chinois ont été frauduleusement libérés par la DGM. Pendant que j’étais dans les escarpements de Ngomo, en itinérance pour superviser l’évolution des travaux sur la RN5, Bukavu-Kamanyola-Uvira, j’ai reçu un appel téléphonique m’informant que 14 sur les 17 sujets chinois récemment arrêtés venaient d’être libérés par la DGM/Sud-Kivu, sans m’en informer au préalable, alors que j’avais déjà instruit ce service, par écrit, qu’aucun de ces exploitants miniers illégaux ne devait quitter la province jusqu’à la fin des enquêtes. Selon le responsable de cette direction en province, l’ordre serait venu de sa hiérarchie à Kinshasa », explique-t-il.

« Je ne lâcherai pas. Tout sera tiré au clair », jure le gouverneur qui ne compte pas s’arrêter à un simple point de presse. « Par exemple, pour le seul cas de Karhembo, ces Chinois y exploitent des minerais depuis 2019. Nos experts et les services d’assiettes estiment que ces Chinois doivent plus de 10 millions de dollars à la province et au trésor public. Ils étaient prêts à régulariser leur situation, mais malheureusement, c’est encore par le Rwanda qu’ils viennent de s’échapper, en complicité avec notre service de migration. Mais, rien n’est perdu. Les trois qui restent, étant responsables de leur société, répondront », conclut-il.