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Pétrole : L’OPEP+ brandit la menace d’une production massive pour faire respecter les quotas

Par Dorcas Davier AHOUANGAN

Plateforme pétrolière

L’OPEP+ envisage de libérer jusqu’à 2,2 millions de barils par jour (bpj) d’ici novembre 2025. Elle le fera si certains de ses membres continuent d’ignorer leurs engagements de réduction. Selon des sources internes citées par Reuters, l’alliance, qui réunit l’OPEP et ses partenaires comme la Russie, cherche à rétablir un équilibre de plus en plus fragile.

Plusieurs pays, notamment l’Irak et le Kazakhstan, dépassent régulièrement leurs limites de production. Le ministre kazakh de l’Énergie a même déclaré que « les intérêts nationaux passent avant les accords de l’OPEP+ », illustrant le relâchement de la discipline collective. Malgré une baisse globale de sa production, le Kazakhstan a encore excédé son quota en avril, alimentant les frustrations.

Pour y répondre, l’Arabie saoudite, pilier de l’OPEP+, envisage une stratégie de représailles : inonder progressivement le marché pour annuler l’effet des réductions volontaires actuelles. Une manœuvre risquée, alors que les prix du brut, déjà en baisse, ont franchi le seuil des 60 dollars en avril — un niveau inédit depuis quatre ans.

Un calendrier de hausses progressives pour tester le marché

Après avoir ajouté près d’un million de bpj entre avril et juin, l’OPEP+ a confirmé une nouvelle augmentation pour juin. Selon Reuters, 411 000 bpj supplémentaires sont prévus dès juillet, avec une accélération jusqu’en octobre. Cette approche graduelle vise à faire plier les pays récalcitrants, tout en évaluant la réaction des marchés.

Si les écarts persistent, les réductions volontaires actuelles (près de 5 millions de bpj) pourraient être totalement abandonnées dès novembre. Un scénario qui priverait le cartel de son principal outil de régulation des cours pétroliers, mettant en péril la stabilité des prix à moyen terme.