Ousmane Sonko aux Émirats arabes unis : les enjeux d’une visite stratégique
Au lendemain d’un remaniement ministériel, le Premier ministre du Sénégal s’est envolé pour les Émirats arabes unis. Ousmane Sonko y effectue une visite officielle du 8 au 12 septembre 2025.
Par Bacary DABO
Accompagné d’une importante délégation, le chef du gouvernement sénégalais est arrivé à Abu Dhabi le dimanche 7 septembre. Il a été accueilli par le ministre émirati en charge des Affaires africaines, Sheikh Shakhboot Al Nahyan, par l’ambassadeur des Émirats à Dakar, S.E. Saeed Hamdan Al Naqbi, ainsi que par d’autres autorités locales.
Ce déplacement intervient dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de redressement économique et social “Jubbanti Koom”, et près d’un an après la visite du président Bassirou Diomaye Faye aux Émirats arabes unis, du 4 au 6 décembre 2024.
Grâce à leur position géographique stratégique, au carrefour des routes commerciales reliant l’Asie, l’Europe et l’Afrique, les Émirats jouent un rôle clé dans le commerce international. Un atout que le Sénégal entend valoriser dans sa recherche de nouveaux partenariats et de financements.
Pour maximiser les retombées de cette coopération, Dakar doit toutefois corriger une balance commerciale structurellement déficitaire malgré la progression des exportations sénégalaises observée ces dernières années.
Selon un dossier de presse de la Primature, les exportations sénégalaises vers les Émirats sont passées de 34,1 milliards FCFA en 2019 à 54,8 milliards FCFA en 2023. Cette trajectoire, interrompue en 2020 par la pandémie de Covid-19 (25,4 milliards FCFA), a repris progressivement dès 2021 (34,4 milliards FCFA) pour atteindre en 2023 un niveau consolidé, porté principalement par l’acide phosphorique et l’or, très demandés sur le marché émirati.
En parallèle, les importations sénégalaises en provenance des Émirats ont fortement augmenté, passant de 89,2 milliards FCFA en 2019 à 373,3 milliards FCFA en 2023. Cette hausse s’est accélérée entre 2020 et 2022, lorsque les importations ont bondi de 125,6 à 363,7 milliards FCFA, dominées par les hydrocarbures raffinés (notamment les carburants), mais aussi par divers équipements et machines.
La coopération entre les deux pays, amorcée dès les années 1970, couvre des secteurs variés : infrastructures portuaires, énergie, innovation et entrepreneuriat, formation et inclusion, justice et police, enseignement supérieur, diplomatie, entre autres.
Les nouvelles autorités sénégalaises souhaitent lui insuffler un nouvel élan. Elles envisagent d’élargir ce partenariat en mettant l’accent sur le développement du secteur privé, les infrastructures, la construction de villes intelligentes, les énergies renouvelables, la transition et l’efficacité énergétiques, la transformation des produits agricoles, ainsi que le développement du capital humain à travers l’éducation et la formation professionnelle.
