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Mali : PIB en hausse et finances fragiles, le FMI dresse un bilan contrasté du Mali

Ville de Bamako, capitale du Mali
Ville de Bamako, capitale du Mali

L’économie malienne a fait mieux que prévu. Selon le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié en septembre 2025, le pays a enregistré une croissance du produit intérieur brut réel estimée à 4,8 % en 2024. Cette performance s’explique par une bonne campagne agricole et par la vigueur du secteur aurifère, toujours première source de devises et de recettes fiscales.

Par Kevin da SILVA

En dépit de ces chiffres encourageants, l’institution internationale reste prudente. L’inflation, bien que légèrement en repli à 3,5 %, demeure vulnérable aux fluctuations des prix alimentaires et énergétiques. Le déficit budgétaire, évalué à près de 5 % du PIB, reflète une masse salariale publique en hausse et des subventions aux carburants qui pèsent lourdement sur les finances. Quant à la dette publique, elle atteint désormais 54 % du PIB, un niveau qui, selon le FMI, exige une gestion plus rigoureuse pour préserver la soutenabilité.

L’autre point de fragilité détecté est la mobilisation des recettes fiscales. Avec un ratio recettes/PIB d’environ 14 %, le Mali reste en dessous de la moyenne de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, fixée à 20 %. Cette faiblesse structurelle limite la capacité de l’État à financer ses priorités sociales et sécuritaires. Le FMI recommande donc un élargissement de l’assiette fiscale, notamment par une meilleure collecte de la TVA et une rationalisation des exonérations. Le rapport met également en lumière deux menaces majeures : l’insécurité persistante et les chocs climatiques. Les attaques récurrentes dans le nord et le centre du pays continuent de perturber la production agricole et les échanges commerciaux, tandis que les sécheresses et inondations liées au changement climatique aggravent la vulnérabilité des populations et menacent la sécurité alimentaire.

Face à ces défis, le FMI invite les autorités maliennes à concilier discipline budgétaire et protection sociale. Il insiste sur la nécessité de mieux cibler les dépenses publiques en faveur de la santé et de l’éducation, tout en diversifiant l’économie au-delà de l’or et du coton. L’institution appelle enfin à renforcer la gouvernance et la transparence dans la gestion des finances publiques, afin de restaurer la confiance des partenaires internationaux.