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Mali : Des recettes fiscales solides, mais un déficit persistant au premier trimestre 2025

Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique du Mali

Les régies financières maliennes ont mobilisé 514,876 milliards FCFA de recettes budgétaires au premier trimestre 2025, soit un taux de réalisation de 20,38 % par rapport aux prévisions annuelles. Bien que supérieurs aux performances de 2023, ces résultats restent en retrait par rapport à ceux du même trimestre en 2024, tandis que les dépenses publiques atteignent 659,948 milliards FCFA, creusant un déficit de trésorerie significatif.

Par Kevin da SILVA

Les recettes fiscales et non fiscales s’élèvent à 509,752 milliards FCFA (soit 99 % du total), réalisant 20,84 % des objectifs de l’année. À cela s’ajoutent les dons et recettes exceptionnelles, qui totalisent 5,124 milliards FCFA, soit 6,38 % d’un budget prévisionnel fixé à 80,420 milliards FCFA.

Sur le plan institutionnel, la répartition des recettes reste dominée par la Direction générale des Impôts (DGI), qui a collecté 270,865 milliards FCFA, soit 52,6 % du total. Elle est suivie par la Direction générale des Douanes (DGD) avec 198,4 milliards FCFA (38,5 %). La Direction générale des Domaines et du Cadastre (DGDC) a mobilisé 31,712 milliards FCFA, représentant 6,2 %, tandis que le Trésor et la Comptabilité publique (DGTCP) a contribué à hauteur de 10,592 milliards FCFA, soit 2,1 %.

Les engagements financiers de l’État pour le trimestre s’établissent à 659,948 milliards FCFA, avec un taux d’exécution de 21,24 %. Dans le détail, les dépenses ordinaires atteignent 22,79 % des prévisions annuelles, tandis que les dépenses d’investissement se limitent à 16,29 %. Cette exécution présente un profil contrasté : supérieure au premier trimestre 2023, mais inférieure aux performances enregistrées à la même période en 2024.

Le déficit de trésorerie s’établit à 276,385 milliards FCFA. Il a été comblé par des émissions de titres souverains d’un montant de 304,570 milliards FCFA (soit 21,90 % du programme annuel), permettant une mobilisation totale de 315,045 milliards FCFA.

Cette stratégie d’endettement permet de couvrir 114 % des besoins trimestriels. Toutefois, elle soulève des interrogations sur la soutenabilité à moyen terme, notamment dans un contexte où les recettes fiscales peinent à retrouver leur dynamique d’avant-crise.

Ces résultats s’inscrivent dans la continuité des performances de 2024, année au cours de laquelle les régies financières avaient dépassé leurs objectifs avec 2 344,56 milliards FCFA collectés (soit 103,49 % de réalisation). La pression reste forte sur les administrations pour optimiser le recouvrement tout en maîtrisant la trajectoire des dépenses, alors que les investissements publics accusent un retard notable.