La RDC en négociation avec le FMI pour un décaissement de 300 milliards de FCFA

La République Démocratique du Congo se prépare activement pour la deuxième revue de son programme économique avec le Fonds Monétaire International (FMI). Cette évaluation, prévue pour octobre 2025, pourrait aboutir au déblocage d’environ 300 milliards de FCFA. Une réunion préparatoire stratégique, dite de la Troïka politique, s’est tenue à Kinshasa le 4 septembre dernier pour coordonner les positions nationales.
Par Dorcas Davier AHOUANGAN
Présidée par le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, cette session a réuni le vice-Premier ministre en charge du Budget, le gouverneur de la Banque centrale, ainsi que des représentants de la Présidence et de la Primature. L’objectif était d’harmoniser les derniers éléments techniques et politiques en vue de satisfaire aux conditionnalités du FMI.
Ce programme de financement, d’une enveloppe globale de 1 800 milliards de FCFA (soit 3 milliards de dollars), soutient les réformes structurelles dans les domaines macroéconomique et budgétaire. À la suite du succès de la première revue, qui avait permis un décaissement de 156,6 milliards de FCFA, les autorités congolaises misent désormais sur un nouveau financement composé de deux parts. La première proviendrait de la Facilité élargie de crédit (FEC), et la seconde, d’un montant avoisinant 180 milliards de FCFA, serait octroyée via le Fonds de résilience et de durabilité.
Pour étayer sa requête, le gouvernement a mis en avant plusieurs indicateurs économiques encourageants : une croissance provisoire estimée à 6,3 %, un taux d’inflation contenu à 7,8 %, et une relative stabilité monétaire, avec une dépréciation modérée du franc congolais de 0,3 %. Les recettes fiscales ont également montré une amélioration, malgré une augmentation significative des dépenses liées à la sécurité.
Plusieurs dossiers sensibles ont été examinés durant les échanges, notamment le maintien des équilibres budgétaires face aux pressions sécuritaires, l’avancement des réformes des finances publiques, incluant la pleine opérationnalisation de la Direction générale du Trésor, ainsi que la gestion des ressources minières issues du contrat avec la Chine et Sicomines. Le respect des engagements relatifs aux Eurobonds et l’intégration des risques climatiques dans le budget 2026 font également partie des conditionnalités exigées par l’institution internationale.
La réussite de cette revue conditionnera le décaissement total des fonds attendus d’ici fin 2025, offrant ainsi à la RDC une marge de manœuvre budgétaire cruciale dans un contexte de défis économiques et sécuritaires persistants.