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Ghana : La Banque centrale exige une gouvernance « made in Ghana »

Accra, capitale du Ghana

La Banque centrale du Ghana a annoncé un ensemble de mesures visant à renforcer la gouvernance des filiales de banques étrangères opérant dans le pays. Objectif : garantir une supervision plus efficace et une prise de décision adaptée aux réalités locales, sans compromettre l’ouverture du secteur bancaire.

Par Kevin da SILVA

Lors d’une rencontre avec les directeurs généraux des établissements bancaires, tenue le 3 juin 2025 à l’issue du Comité de politique monétaire, le gouverneur de la Banque du Ghana, Dr Johnson P. Asiama, a dévoilé une nouvelle orientation réglementaire. À partir du 1er juillet 2025, les filiales de groupes bancaires étrangers devront impérativement s’assurer que leurs décisions stratégiques et en matière de risque soient prises au niveau local. Toute délégation de décisions vers des sièges à l’étranger devra obtenir l’autorisation préalable de la Banque centrale.

Jusqu’ici, nombre de décisions cruciales étaient arrêtées au siège des groupes internationaux, les instances locales se contentant de les entériner. Une pratique que la Banque centrale juge préjudiciable à la supervision nationale et à la responsabilité des conseils d’administration présents au Ghana. Désormais, les organes de gouvernance qui valideraient des décisions extérieures sans réel débat local s’exposent à des sanctions.

Les nouvelles règles, inscrites dans la directive sur l’externalisation qui entrera en vigueur le 1er juillet, imposent également une adaptation des mécanismes de gestion des risques aux spécificités du marché ghanéen. Les banques devront réviser leurs accords d’externalisation pour se conformer à ces exigences. À défaut, elles pourraient faire l’objet d’audits approfondis portant sur leur compétence et leur probité.

Dr Asiama a précisé que ces mesures visent à renforcer la responsabilité des institutions bancaires envers le pays.

« Ce n’est pas une mesure anti-étrangère, mais pro-responsabilité. Chaque banque opérant au Ghana doit être gouvernée dans l’intérêt de notre pays, de ses régulateurs et de sa population », a-t-il souligné.

Parallèlement à ces annonces, la Banque du Ghana a décidé de maintenir son principal taux directeur à 28 %. Ce choix traduit la volonté des autorités monétaires de contenir l’inflation dans un contexte économique encore marqué par des tensions sur les prix.

Avec ces nouvelles dispositions, la Banque centrale espère non seulement consolider la stabilité financière du pays, mais aussi promouvoir une plus grande discipline et équité au sein du secteur bancaire ghanéen.