Gabon : L’économiste Henri-Claude Oyima nommé à la tête du ministère de l’Économie
Par Ronie Floride AGAMMA

Brice Oligui Nguema a dévoilé, quelques jours après son investiture à la présidence gabonaise, son gouvernement. Un appareil d’État civil marqué par l’entrée de l’influent banquier Henri-Claude Oyima, qui prend le portefeuille de l’Économie.
Nommé ministre d’État chargé de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, ce Gabonais chevronné et passionné de finance a désormais la responsabilité de relever l’économie du Gabon et de redorer son image à l’échelle africaine et internationale. En effet, il aura pour mission de rassurer bailleurs et investisseurs, régionaux comme internationaux, quant à la solvabilité de son pays. Une tâche pas facile, si l’on se réfère au passé économique récent, marqué par un coup d’État ayant renversé l’ex-président Ali Bongo.
Une situation qui avait contraint la Banque mondiale à suspendre ses décaissements en faveur du pays, en raison de 17 milliards de F CFA d’impayés. D’après certaines sources, en 2024, le Gabon est sorti trois fois sur les marchés internationaux pour un montant cumulé de 1,12 milliard d’euros. Le pays n’a récolté que 350 millions. Le FMI, quant à lui, table sur une dette publique supérieure à 80 % du PIB cette année, contre 63 % en 2022.
La volonté affichée du président gabonais de constituer une équipe plus technique que politique est peut-être la clé pour relancer l’économie. La nomination d’Henri-Claude Oyima à la tête d’un vaste ministère englobant l’économie, les finances, la dette et la lutte contre la vie chère illustre cette orientation. Oyima est appelé à jouer un rôle central dans les négociations avec le FMI et dans la relance économique du pays.
Sa mission, il l’avait déjà entamée avant sa nomination officielle. Il figurait parmi les principaux interlocuteurs, aux côtés d’une dizaine d’autres dirigeants d’établissements financiers régionaux, de l’État gabonais, qui cherchait alors à finaliser son « opération Mouele ». Une négociation qui a permis à l’État de mobiliser plus de 1 400 milliards de F CFA (environ 2,4 milliards de dollars). Grâce à cette réussite, le pays a pu obtenir un rééchelonnement, de trois à six ans, de la maturité de 592 milliards de F CFA de dettes détenues par les principales banques sur le marché des titres de la Cemac.