Gabon : La Banque mondiale injecte 150 millions de dollars pour renforcer les infrastructures urbaines

La Banque mondiale a approuvé un financement de 150 millions de dollars en faveur du Projet d’aménagement et de développement des infrastructures du Gabon (PADIG). L’objectif est d’améliorer l’accès à des infrastructures urbaines résilientes et de réduire les risques d’inondation dans plusieurs villes secondaires du pays, tout en soutenant le développement local et la création d’emplois.
Par Kevin da SILVA
Dans un contexte d’urbanisation rapide au Gabon, où plus de 90 % de la population vit en milieu urbain, la Banque mondiale s’engage à travers le PADIG à renforcer les infrastructures des villes secondaires, souvent moins bien dotées. Ce projet, doté d’un financement de 150 millions de dollars, vise à améliorer la qualité de vie des populations urbaines tout en renforçant leur résilience face au changement climatique.
Le projet adopte une approche multisectorielle intégrée, structurée autour de trois axes majeurs : la modernisation des infrastructures de transport, le développement d’équipements publics et le renforcement des capacités institutionnelles pour une gestion urbaine durable. Ces efforts s’inscrivent pleinement dans la mise en œuvre du Plan national de développement 2024-2026 du Gabon.
Une des priorités du PADIG est de limiter les risques liés aux inondations, de plus en plus fréquentes et dévastatrices dans certaines zones urbaines. À cet effet, des investissements seront consacrés à la construction d’infrastructures de drainage et de protection contre les crues, afin de sécuriser les populations et leurs biens.
Par ailleurs, des aménagements d’infrastructures urbaines – routes, établissements scolaires, espaces verts – sont programmés dans plusieurs villes ciblées, notamment Oyem, Lambaréné, Koulamoutou, Franceville, Mouila, Lebamba et Ndendé. Ces investissements visent à améliorer la connectivité, l’accès aux services publics et à stimuler l’activité économique locale.
Renforcer les institutions locales
Outre les infrastructures, le PADIG entend renforcer les institutions nationales et locales. Il prévoit un accompagnement technique pour améliorer les capacités de planification et de gestion urbaine résiliente, une condition essentielle à un développement urbain inclusif et durable.
Pour Cheick F. Kante, directeur de division à la Banque mondiale pour le Gabon, ce projet répond à un besoin crucial :
« Le Gabon affiche un taux d’urbanisation parmi les plus élevés d’Afrique, mais cette dynamique ne s’est pas encore traduite par une transformation économique réelle, notamment dans les villes secondaires. Le PADIG contribuera à combler ce fossé en libérant leur potentiel socio-économique et en les transformant en pôles de croissance intermédiaires. »
Le soutien des partenaires techniques
La conception du projet a bénéficié de l’appui technique de la Facilité mondiale pour la prévention des catastrophes et le relèvement (GFDRR) ainsi que du Centre mondial pour l’adaptation (GCA). Leur contribution a permis de renforcer les dimensions techniques et climatiques du projet.
En soutenant cette initiative, la Banque mondiale réaffirme son engagement de longue date en faveur du développement urbain au Gabon, avec une vision axée sur la résilience, l’inclusion et un développement territorial équilibré.