Forum « Invest In Senegal » : Ousmane Sonko trace la nouvelle voie du Sénégal attractif
Par Bacary DABO

Ousmane Sonko a pris des engagements clairs et fermes pour faire du Sénégal une terre d’investissement exemplaire. Le chef du gouvernement sénégalais l’a fait savoir ce mardi 27 mai 2025, lors du lancement de la 2ᵉ édition du Forum « Invest In Senegal », prévu les 7 et 8 octobre prochains à Dakar.
La réalisation de cette ambition, chère au gouvernement sénégalais, passe par l’accélération de la digitalisation des procédures administratives, afin de fluidifier et sécuriser les démarches des investisseurs. De même, la stabilisation du cadre législatif et réglementaire, garantissant prévisibilité et lisibilité à tous les acteurs économiques, constitue un préalable indispensable. À cet effet, les nouvelles autorités du Sénégal comptent sur le Programme d’Amélioration de la Compétitivité des Territoires et des Entreprises (PACTE), qui vient remplacer le Programme de Réforme de l’Environnement des Affaires et de la Compétitivité (Preac), désormais arrivé à maturité.
Selon Ousmane Sonko, le PACTE se veut le catalyseur d’une nouvelle dynamique économique, car fondé sur des réformes structurelles majeures. Il s’agit d’un nouveau Code des investissements, assurant prévisibilité et stabilité, et offrant un cadre incitatif pour des investissements stratégiques. À cela s’ajoute une refonte du Code général des impôts et du Code des douanes, pour une fiscalité plus compétitive.
Par ailleurs, une nouvelle loi sur le Partenariat Public-Privé, destinée à stimuler les co-investissements stratégiques, et une loi sur les Zones Économiques Spéciales, visant à faire émerger des hubs industriels intégrés, sont en préparation. Également, un nouveau régime clair d’import-substitution, conçu pour favoriser la production locale et réduire la dépendance extérieure, est en cours d’élaboration.
Sur la base de toutes ces réformes, Bakary Séga Bathily, Directeur général de l’Apix SA, se dit optimiste en dépit d’un contexte mondial secoué par des crises. Il estime que l’Afrique se démarque, avec des flux d’IDE vers le continent ayant bondi de 84 %, atteignant 94 milliards de dollars, tirés par un mégaprojet en Égypte. Hors effet exceptionnel, poursuit-il, la hausse reste significative : +23 % des flux, pour un total de 50 milliards de dollars, témoignant d’un potentiel réel.
Pour lui, à l’aube de 2025, une certitude émerge : les pays capables d’anticiper et de structurer leurs politiques d’investissement deviendront les véritables pôles de stabilité et de croissance durable.
À son avis, ces chiffres permettent également de rétablir une vérité simple : « l’Afrique n’est plus une destination d’avenir, mais une destination d’investissement immédiat. » D’où l’opportunité de « Invest In Senegal », qui se positionne comme un forum pour passer à l’action sur des projets d’investissement, en convoquant la réflexion autour de la thématique intitulée « Sénégal 2050 : Opportunités et Perspectives ».
Pour M. Bathily, les assises de Dakar offriront une tribune privilégiée pour exposer au monde les ambitions du gouvernement et les mesures phares qu’il entend mettre en œuvre. L’intervention attendue du président Diomaye Faye mettra en lumière les opportunités stratégiques offertes aux investisseurs. Il ne s’agira pas, précise le Directeur général de l’APIX, de seulement dresser un bilan, mais surtout de projeter l’avenir, de réaffirmer l’ambition de l’État et de lancer un appel fort à l’investissement productif, responsable et durable au Sénégal.
« Nous pouvons affirmer qu’au Sénégal, l’investissement n’est pas une affaire isolée, mais une priorité nationale, partagée et portée par le leadership politique au plus haut sommet de l’État », indique-t-il.
Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), M. Adama Lam, salue pour sa part l’association de la CNES à l’événement. C’est pour lui la concrétisation que le secteur privé est le fer de lance de la relance économique. Il conclut en invitant le gouvernement à accorder plus d’attention aux initiatives du secteur privé. En effet, la rupture que le secteur privé souhaite s’articule autour d’un nécessaire renversement de la contribution de l’État à la formation du PIB par la commande publique extravertie, afin de passer la main et soutenir le secteur privé local pour qu’il devienne le véritable moteur de la croissance économique.