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FMI et dettes africaines : Washington impose de nouvelles règles du jeu

✍🏻️Par Nel Charbel KOFFI

Le Fonds Monétaire international (FMI)

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les relations entre les pays africains et les institutions financières internationales, comme le Fonds monétaire international (FMI), prennent une nouvelle tournure. Désormais, Washington, sous l’influence des républicains, exige que les États africains remboursent d’abord leurs dettes envers les entreprises américaines avant d’envisager tout financement supplémentaire.

Cette nouvelle approche marque une rupture avec le statu quo et impose des contraintes inédites aux nations en quête de soutien financier. En effet, le cas du Ghana illustre parfaitement cette nouvelle dynamique. Alors que le président ghanéen récemment élu, John Mahama, envisage de solliciter un financement additionnel auprès du FMI, les républicains américains, menés par James Risch, sénateur de l’Idaho et président de la commission sénatoriale des affaires étrangères, se montrent inflexibles. Sur la plateforme X, Risch n’a pas manqué d’exprimer son désaccord. Il a déclaré que le Ghana devait accorder la priorité au règlement de ses dettes envers des entreprises américaines, telles que Kosmos Energy, American Tower Company (ATC) et Zipline, avant d’obtenir une aide quelconque.

Le sénateur a également critiqué l’administration ghanéenne sortante, accusée d’avoir failli à plusieurs reprises dans le remboursement de ses engagements financiers. Ce discours reflète une pression croissante des républicains sur les gouvernements africains pour qu’ils respectent leurs obligations envers les investisseurs américains.

Il faut dire que cette posture adoptée par l’administration Trump et les républicains repose sur un double objectif. D’une part, il s’agit de protéger les intérêts des entreprises américaines opérant en Afrique. D’autre part, cette approche vise à redéfinir les termes de l’aide internationale en imposant une discipline budgétaire plus stricte. Selon James Risch, la priorisation du remboursement des créances américaines renforcerait la confiance des investisseurs tout en établissant des relations commerciales plus équitables entre les États-Unis et l’Afrique.

Dans ce contexte, la position du ministre ghanéen des Finances, Cassiel Ato Forson, reste prudente. Ce dernier a exprimé sa volonté de collaborer avec le FMI et d’autres partenaires pour lever des financements supplémentaires, tout en tentant de rassurer sur les engagements financiers du Ghana. Une réunion à Accra avec une délégation du FMI, le 9 janvier 2025, confirme cette tentative du pays de concilier les exigences locales et internationales.

Une chose est certaine : l’insistance des républicains sur le remboursement des dettes envers les entreprises américaines soulève des questions sur l’avenir de l’aide au développement. Les critiques dénoncent une politique qui pourrait exacerber les difficultés économiques des pays africains en conditionnant l’accès aux fonds internationaux. Toutefois, cette approche pourrait également encourager une gestion plus rigoureuse des finances publiques et attirer des investissements étrangers dans des conditions plus transparentes. Quoi qu’il en soit, les nouvelles exigences imposées par Washington redéfinissent les relations entre les pays africains et les institutions financières internationales.