Djibouti : La Banque mondiale injecte 20 millions de dollars pour réformer les finances
✍🏻️Par Jesdias LIKPETE

La Banque mondiale a accordé, via l’Association internationale de développement (IDA), à l’État de Djibouti un financement de 20 millions de dollars pour soutenir un projet de gouvernance économique et financière. L’initiative vise à améliorer la gestion des finances publiques et à élargir l’accès des citoyens aux services numériques.
Le projet, baptisé « Projet de gouvernance économique et financière », repose sur trois axes principaux à savoir améliorer l’efficacité de l’administration fiscale, renforcer la transparence dans la gestion des dépenses publiques et développer des plateformes numériques pour les services publics. À travers la modernisation de ces secteurs clés, Djibouti espère non seulement optimiser ses ressources budgétaires, mais également offrir des services plus accessibles à sa population, en particulier dans les zones rurales.
Selon Fatou Fall, représentante résidente conjointe du Groupe de la Banque mondiale à Djibouti, « Ce projet vise à transformer l’administration fiscale en la rendant plus efficiente tout en élargissant l’accès aux services électroniques. En optimisant l’utilisation des fonds publics, nous espérons générer un impact positif sur la santé budgétaire du gouvernement et améliorer le bien-être des Djiboutiens. »
En parallèle, le projet prévoit de renforcer la surveillance des finances publiques et d’accroître l’implication de la société civile, une démarche essentielle pour garantir la transparence et renforcer la confiance entre les citoyens et l’État.
Des défis structurels amplifiés par les crises
Djibouti bénéficie d’une position stratégique exceptionnelle grâce à son port, un atout majeur pour son économie nationale et régionale. Cependant, le pays fait face à des défis considérables. Les crises successives, telles que la pandémie de COVID-19, le changement climatique et les conflits régionaux, notamment en Éthiopie, ont ralenti la croissance économique et exacerbé les inégalités.
Les habitants des zones rurales, déjà vulnérables, sont particulièrement touchés, avec un accès limité aux services publics et aux programmes de protection sociale. En ce sens, le projet s’inscrit dans une stratégie globale visant à réduire ces inégalités tout en consolidant les bases d’une croissance durable.
Le projet s’intègre pleinement dans les grandes orientations du gouvernement djiboutien, notamment la stratégie de réforme de la gestion des finances publiques (GFP) 2024-2030 et la Vision 2035. Il s’inscrit également dans le Cadre de partenariat-pays (CPF) du Groupe de la Banque mondiale, qui promeut une gouvernance inclusive et durable, et dans sa stratégie en matière de genre.
Au-delà des aspects techniques, l’accent est mis sur la durabilité des réformes. En améliorant les mécanismes de collecte des recettes fiscales et de gestion des dépenses, Djibouti pourra dégager une marge de manœuvre budgétaire pour intensifier ses investissements dans les infrastructures et les services sociaux.