Mali : Plus de mille milliards détournés ou fraudés entre 2005 et 2019
✍🏻️Par Moussa DIARRA

Entre 2005 et 2019, l’État malien a perdu plus de 1 200 milliards de Fcfa en raison de détournements, fraudes et gaspillages, selon des rapports récents. Face à l’ampleur de la corruption et de l’enrichissement illicite, l’OCLEI multiplie les efforts de sensibilisation et de lutte à travers le pays.
L’État malien a perdu 1 266 milliards de Fcfa à la suite de détournements de deniers publics, de fraudes aux marchés publics, de gaspillage et de détournements de biens de l’État de 2005 à 2019, d’après des rapports de structures de contrôle consultés en marge de deux ateliers d’information et de sensibilisation, organisés par l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) les 14 et 15 janvier 2025 à Kayes (Ouest).
D’après le représentant du président de l’OCLEI, Seidina Oumar Diarra, « ce manque à gagner aurait pu servir à financer des projets structurants d’intérêt collectif. » Et d’ajouter : « Ces moyens financiers, spoliés à l’État, pouvaient lui permettre de construire 264 hôpitaux de haut standing, 1 767 centres de santé de référence. »
Selon une étude de l’OCLEI, publiée en 2021, le niveau de perception de l’amplitude de l’enrichissement illicite est le plus élevé à Kayes avec 50,70 %, suivi de Ségou et de Bamako avec respectivement 41,80 % et 40,90 %.
Face à ce constat, l’OCLEI a jugé nécessaire d’organiser deux ateliers d’information et de sensibilisation à Kayes sur la corruption et l’enrichissement illicite. La première session était destinée aux acteurs de l’administration, de la justice et des finances, tandis que la seconde concernait les collectivités territoriales et la société civile.
Créé sous la forme d’une autorité administrative indépendante par l’Ordonnance N°2015-032/P-RM du 23 septembre 2015, ratifiée par la Loi n°2016-017 du 9 juin 2016, l’OCLEI a pour mission de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de lutte envisagées aux plans national, sous-régional, régional et international contre l’enrichissement illicite.