Côte d’Ivoire : La myciculture, un champignon d’espoir pour l’économie locale
✍️Par Mahugnon Singbo

Connue pour sa culture du cacao, la Côte d’Ivoire est en passe de développer un autre secteur d’activité qui devrait booster l’économie nationale dans quelques années. La culture du champignon, ou myciculture, un domaine très peu répandu en Afrique et au pays des Éléphants, mais qui a un avenir prometteur, à en croire les quelques personnes qui s’adonnent à sa culture.
Selon les estimations, la Côte d’Ivoire produit environ 10 tonnes de champignons par an, une quantité insuffisante pour alimenter le marché international comme il se doit, et qui est loin d’être significative dans le développement du PIB du pays. En revanche, sur le plan local, sa commercialisation fonctionne et permet à la vingtaine de passionnés de la myciculture de vivre et de nourrir l’espoir d’un meilleur avenir pour la filière. Les tonnes produites sont vendues fraîches, au marché ou au supermarché. À défaut d’une vente directe sur le marché, les champignons servent également à faire du « Choukouya », une spécialité ivoirienne faite normalement à base de viande.
« Elles mettent les semences et puis elles disposent sur ces étagères, pendant 45 jours. Quand le substrat est blanc comme du lait, ça veut dire qu’il est arrivé à maturité. On commence les arrosages et après quatre ou cinq jours, les champignons commencent à sortir. », explique Orphelia Koffi, celle qui encadre la champignonnière au micro de RFI.
« Après [la récolte des] champignons, les résidus sont de l’engrais naturel. On peut utiliser ces résidus pour le maraîchage de la tomate, le gombo, l’aubergine. Donc, on est dans une économie circulaire : rien ne se perd, tout se transforme dans la myciculture (…) S’il y a une pénurie de viande, anticipe-t-elle, ne vous inquiétez pas, vous allez prendre du champignon et vous avez de la protéine ! », ajoute cette passionnée de la myciculture qui s’est lancée dans sa production il y a environ 10 ans.
Moins consommés en Afrique en général, ils sont une vingtaine de personnes (25 au total) à se lancer dans la production du champignon en Côte d’Ivoire. Un début certes un peu difficile, mais très prometteur. Pour l’heure, ces quelques producteurs qui se partagent le marché en Côte d’Ivoire s’efforcent de se mettre en association afin d’unir leurs forces pour impacter davantage l’économie ivoirienne dans les années à venir.