Bourses africaines en 2024 : Ghana, Malawi et Zambie en tête des performances
✍️Par Kevin da SILVA

Les bourses africaines ont connu des performances non négligeables pour le compte de l’année 2024. Ceci se traduit par des hausses à deux chiffres sur plusieurs places financières du continent. Tenant compte des données rendues publiques par l’Agence Ecofin, cette progression notable met en lumière l’émergence de nouvelles opportunités pour les investisseurs, tout en soulignant les défis à relever pour maintenir cette dynamique en 2025.
Les bourses africaines ont brillé en 2024, voyant plusieurs pays en tête des croissances. C’est le cas du Ghana, du Malawi et de la Zambie. Avec une progression de 56,17 %, la bourse ghanéenne se positionne comme le leader des marchés financiers africains en 2024. Ce résultat s’explique par des réformes budgétaires audacieuses et une gestion prudente de la dette publique qui ont renforcé la crédibilité financière du pays. Ces efforts ont attiré des capitaux internationaux et locaux, offrant ainsi un nouvel élan à l’économie. Le Malawi (+55,06 %) et la Zambie (+42,60 %) complètent ce podium, portés par des politiques économiques favorables et une stabilisation des principaux indicateurs macroéconomiques.
En Afrique australe, l’indice JSE All Share d’Afrique du Sud a progressé de 9,37 %, une croissance modeste mais notable. Cette performance est soutenue par la reprise de la consommation intérieure et la résilience du secteur minier, malgré les problèmes persistants liés à la crise énergétique. La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) d’Afrique de l’Ouest a enregistré une croissance solide de 28,89 %, tirée par le dynamisme du marché des actions. En Afrique de l’Est, les bourses continuent d’être attractives malgré un environnement économique mondial incertain. La KSE au Kenya (+34,06 %), l’USE en Ouganda (+36,94 %) et la DSE en Tanzanie (+22,23 %) illustrent cette vitalité, grâce à une diversification économique accrue et des initiatives visant à améliorer l’accès aux marchés. Dans le nord du continent, l’indice marocain MASI a progressé de 22,16 %, tandis que la bourse égyptienne a connu une hausse de 19,47 %. Cependant, en Égypte, les gains ont été partiellement érodés par la dépréciation de la livre égyptienne, réduisant ainsi l’attrait des rendements en devises étrangères.
À l’inverse, le Zimbabwe a enregistré une chute historique de 99,90 % sur son indice ZSE ASI. Cette contre-performance est liée à une hyperinflation persistante et à l’instabilité économique engendrée par l’adoption de la nouvelle monnaie, le Zig, qui peine à convaincre les investisseurs. Malgré les solides performances des indices de référence américains comme le NASDAQ (+28,64 %) et le S&P 500 (+23,31 %), certains marchés africains ont surpassé ces benchmarks, à l’image du Ghana et du Malawi. Ces résultats témoignent de l’attractivité croissante des marchés émergents, malgré des risques structurels persistants.
Pour que les bourses africaines poursuivent leur ascension en 2025, plusieurs conditions doivent être réunies : la poursuite des réformes structurelles, le renforcement des cadres réglementaires et financiers pour sécuriser les investisseurs, ainsi qu’une amélioration de la liquidité des marchés facilitant l’augmentation des volumes d’échange. La réduction des risques macroéconomiques permettant la stabilité des devises et la lutte contre l’inflation demeurent prioritaires. Avec une stratégie appropriée, les bourses africaines pourraient continuer à s’imposer comme des plateformes d’investissement attractives et résilientes sur la scène mondiale.