Assemblée Générale Annuelle du SSATP : L’Afrique accélère la mobilité durable depuis Cotonou
✍️Par Kevin da SILVA
Du 24 au 27 mars 2025, Cotonou a accueilli des débats stratégiques sur l’avenir des transports en Afrique. Neuf ministres du secteur, des hauts fonctionnaires d’institutions régionales, des partenaires au développement et des experts internationaux se sont réunis pour l’Assemblée générale annuelle du Programme de politiques de transport en Afrique (SSATP). Cette rencontre portait sur le thème « Gouvernance renforcée pour un transport sûr, durable et décarboné en Afrique ».
Cotonou a été au cœur de la réflexion sur l’avenir des mobilités africaines. Ce sommet intervient à un moment clé, celui de la revue à mi-parcours du 4ᵉ plan de développement (2022-2026) du SSATP. Hébergé par la Banque mondiale depuis 1987, ce programme vise à améliorer les infrastructures et les politiques de transport sur le continent. « L’Afrique ne peut plus se permettre des transports inefficaces qui grèvent son économie et isolent ses populations », a martelé Mustapha Benmaamar, responsable du SSATP, à l’ouverture des travaux.
José Didier Tonato, ministre béninois du Cadre de vie et des Transports, a souligné l’urgence d’agir. « Les défis sont immenses : changement climatique, insécurité routière, urbanisation galopante. Mais les opportunités le sont tout autant. » Le Bénin, hôte de l’événement, mise sur des projets structurants comme le corridor Abidjan-Lagos et la mobilité urbaine du Grand Nokoué pour impulser une dynamique régionale. « Notre engagement est clair. Nous voulons des infrastructures résilientes et une intégration économique renforcée », a affirmé le ministre.
Décarbonation et digitalisation, des priorités absolues
Mustapha Benmaamar a rappelé l’enjeu économique. « L’Afrique perd 5 % de son PIB chaque année à cause des dysfonctionnements du transport. Nous devons inverser cette tendance. » Parmi les solutions évoquées, les participants ont insisté sur le déploiement de technologies vertes pour réduire l’empreinte carbone, la gestion résiliente des routes (RRAM) afin de remédier à un réseau dont 40 % est dégradé, ainsi que l’accélération de la digitalisation pour fluidifier les échanges.
Les travaux ont abouti à des recommandations fortes. Les acteurs du secteur ont appelé à renforcer la coopération régionale afin d’harmoniser les politiques, mobiliser des financements innovants, notamment via des partenariats public-privé et des fonds climat, et intégrer davantage les énergies renouvelables dans les infrastructures de transport.
En clôture, les participants ont salué le rôle moteur du Bénin. « Cotonou a posé les bases d’une nouvelle ère pour les transports africains. Plus connectés, plus durables et plus inclusifs », a conclu un représentant de la Banque mondiale
