Afrique : la production pétrolière en hausse, mais sous la menace des fluctuations diverses
✍️Par Kevin da SILVA

La production pétrolière africaine pourrait atteindre près de 7 millions de barils par jour (bpj) d’ici fin 2025, contre 6,5 millions actuellement, soit une progression de 7,7 %.
Selon l’African Energy Chamber, cette croissance pourrait être favorisée par la réduction des actes de vandalisme sur les oléoducs et la baisse des vols de pétrole au Nigeria, ainsi que par une stabilisation de la situation politique au Soudan, influençant également la production du Soudan du Sud.
Dans son rapport The State of African Energy 2025 Outlook, l’organisation prévoit que l’Afrique de l’Ouest conservera son statut de principale région productrice du continent. La production y passerait de 3,7 à environ 3,9 millions bpj, portée par une reprise au Nigeria et une stabilité en Angola. L’Afrique du Nord devrait suivre, avec un volume de production maintenu à 3 millions bpj, grâce à une offre stable en Algérie et à une production libyenne sans perturbation majeure. Toutefois, le rapport souligne que « la stabilité de l’offre libyenne dépend largement de la situation politique du pays. Toute détérioration pourrait entraîner des interruptions de production. »
Ces perspectives africaines s’inscrivent néanmoins dans un contexte de fortes incertitudes sur le marché pétrolier. L’annonce par Donald Trump, le 20 janvier, d’un « état d’urgence énergétique » et de mesures visant à intensifier l’exploitation pétrolière aux États-Unis a entraîné une baisse des prix du baril sur les marchés mondiaux. Un rapport du King Abdullah Petroleum Studies and Research Center (KAPSARC) anticipe une augmentation de l’offre mondiale de pétrole en 2025 et 2026. Face à ce risque de surabondance, l’OPEP+ pourrait devoir prolonger ses réductions de production pour soutenir les prix, selon l’institut norvégien Rystad Energy.
L’industrie pétrolière demeure un pilier économique pour de nombreux pays africains, notamment le Nigeria, l’Angola et l’Algérie. Dans d’autres États comme le Congo, le Ghana, la Guinée équatoriale, le Niger, le Gabon ou encore le Cameroun, bien que les volumes de production soient moindres, le pétrole joue un rôle crucial dans l’équilibre macroéconomique.