La BCEAO maintient son principal taux directeur à 3,25%

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a annoncé, à l’issue de sa réunion du 17 septembre 2025, le maintien de son principal taux directeur à 3,25%. Ce taux correspond à celui auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux banques commerciales. L’information a été rendue publique par le biais d’un communiqué à l’issue de la réunion.
Par Bacary DABO
Le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO a également décidé de maintenir à 5,25% le taux d’intérêt applicable au guichet de prêt marginal et à 3,0% le coefficient des réserves obligatoires pour les banques de l’Union. Cette décision résulte, selon le CPM, de l’analyse de l’évolution récente de l’activité économique, des prix, de la situation extérieure de l’Union, ainsi que des perspectives à court terme.
Dans son communiqué, le CPM indique que l’activité économique de l’Union reste dynamique, avec une progression du Produit Intérieur Brut (PIB) de 6,5% au deuxième trimestre 2025, après une hausse de 7,0% au trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année 2025, le PIB réel devrait croître de 6,3%, soit un niveau similaire à celui de 2024.
L’organe stratégique de la BCEAO précise que cette performance est principalement soutenue par l’accélération de la consommation intérieure, notamment celle des ménages, ainsi que par la poursuite des investissements dans les infrastructures énergétiques et de transport. En saluant l’adéquation du financement de l’économie, il prévoit un accroissement du crédit intérieur de 8,0% et des crédits à l’économie de 6,6% pour l’année en cours.
Un taux d’inflation de 0,6% au deuxième trimestre
Le communiqué du CPM de la BCEAO révèle également que le taux d’inflation a atteint 0,6% au deuxième trimestre 2025, après un taux de 2,2% au trimestre précédent. Cette baisse des prix est attribuée à une offre locale de produits vivriers suffisante, ainsi qu’à la diminution des prix des produits énergétiques et alimentaires importés, et à celle des prix des carburants à la pompe dans certains pays de la zone. Selon les projections, le taux d’inflation moyen pour l’année 2025 serait de 1,2%, contre 3,5% en 2024.
Cependant, le CPM met en garde contre les risques d’une remontée des prix, en raison notamment de l’impact négatif qu’une dégradation de la situation sécuritaire dans la sous-région pourrait avoir, ainsi que des effets du changement climatique qui risquent de réduire les productions vivrières. Une intensification des tensions géopolitiques et commerciales pourrait également entraîner une hausse des prix de certains produits importés.

Le CPM rapporte également que le solde global des échanges extérieurs de l’Union s’est amélioré récemment, soutenu par la hausse des prix de certains produits exportés, l’augmentation du volume des ventes d’hydrocarbures à l’étranger, et les mobilisations de ressources extérieures par certains États. Toutefois, il avertit que les tensions commerciales et géopolitiques pourraient affecter cette dynamique favorable.
Le Comité de Politique Monétaire souligne qu’il continuera de surveiller de près les risques susceptibles d’entraîner une hausse des prix et d’affecter les échanges extérieurs, en particulier les conséquences du changement climatique, l’évolution de la situation sécuritaire dans la région, et les tensions commerciales internationales. Le CPM affirme que, si nécessaire, il prendra les mesures appropriées pour assurer la stabilité monétaire et financière de l’Union.