Togo : une croissance résiliente, mais des réformes urgentes pour 2045

Le Togo affiche une croissance économique stable malgré un contexte mondial incertain, mais un rapport de la Banque mondiale souligne que le pays doit accélérer les réformes fiscales, institutionnelles et sociales pour transformer son potentiel en développement durable à l’horizon 2045.
Par Kevin da SILVA
Selon le rapport « Stimuler la croissance en période d’incertitude », l’économie togolaise devrait croître de 5 % en 2025 et 5,4 % en 2026. Si cette trajectoire est encourageante, elle reste en dessous des 6 % nécessaires pour réduire le taux de pauvreté sous 10 % et atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire supérieur à l’horizon 2045. La Banque mondiale rappelle que ces objectifs requièrent la création d’emplois productifs et l’investissement privé, dans un contexte où le Togo compte près de 8 millions d’habitants actifs, dont une part importante de jeunes.
Pour maintenir la stabilité macroéconomique et financer les dépenses sociales, le rapport recommande l’élargissement de l’assiette fiscale, la modernisation de la gestion des finances publiques et l’adoption de réformes fiscales ambitieuses. Selon Marc Stocker, économiste principal, « ces mesures sont essentielles pour accroître la capacité de l’État à fournir des services publics de qualité et soutenir le développement économique ». Le Togo est invité à améliorer le cadre réglementaire, promouvoir la transparence dans la passation des marchés et développer les partenariats public-privé. L’intégration des risques climatiques dans les politiques publiques est également soulignée, dans un pays où l’agriculture contribue à près de 25 % du PIB, mais reste vulnérable aux aléas climatiques.
Le rapport insiste sur la nécessité d’une croissance, capable de créer des emplois durables et de réduire les disparités régionales. L’éducation et la santé sont identifiées comme des leviers essentiels pour renforcer le capital humain, soutenir la productivité et favoriser l’innovation.