Nigeria : L’inflation poursuit sa baisse, mais les prix alimentaires restent sous tension
Pour le deuxième mois consécutif, le taux d’inflation global au Nigeria a enregistré un recul, s’établissant à 22,97 % en mai 2025 contre 23,71 % en avril, selon les données du Bureau national des statistiques (NBS). Un ralentissement qui masque toutefois des tensions persistantes sur les prix alimentaires.
Par Kevin da SILVA
Le Bureau national des statistiques (NBS) a indiqué que l’inflation globale au Nigeria a reculé à 22,97 % en mai 2025, après avoir atteint 23,71 % en avril. Ce léger infléchissement traduit un ralentissement du rythme de la hausse des prix dans plusieurs secteurs de l’économie, notamment l’agriculture, les services publics, l’habillement et la santé. Sur une base mensuelle, l’inflation est passée de 1,86 % en avril à 1,53 % en mai, confirmant une modération des pressions sur les prix à court terme.
Malgré cette amélioration globale, l’inflation des prix alimentaires continue d’inquiéter. Sur un an, elle a légèrement reculé à 21,14 % en mai contre 21,79 % en avril. En revanche, sur un mois, elle a progressé, atteignant 2,19 % en mai après 2,06 % en avril. Cette hausse mensuelle illustre les difficultés structurelles du secteur agricole, confronté à l’insécurité dans certaines régions productrices et aux premières inondations de la saison.
La légère appréciation du naira, qui s’est renforcé d’environ 1 % face au dollar américain, a permis de freiner la hausse des coûts des importations, offrant un répit relatif aux consommateurs. Néanmoins, cette amélioration reste insuffisante pour compenser les effets des perturbations locales sur la production et l’approvisionnement des denrées alimentaires.
Dans ce contexte, la Banque centrale du Nigeria devrait maintenir sa politique monétaire restrictive afin de stabiliser les anticipations d’inflation et de préserver la stabilité économique. Les analystes estiment que la trajectoire de l’inflation dans les prochains mois dépendra largement de l’évolution des conditions agricoles et des chocs externes, notamment sur les marchés des matières premières.
