Croissance en 2025 : La Banque mondiale révise à la baisse ses prévisions pour l’UEMOA

Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale anticipe une croissance de 6,1 % pour la zone UEMOA en 2025, en légère baisse par rapport aux prévisions précédentes. Malgré ce réajustement, la dynamique économique de la région reste soutenue, tirée par les secteurs agricole, extractif et manufacturier.
Par Kevin da SILVA
La croissance économique au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) devrait atteindre 6,1 % en 2025, selon les nouvelles prévisions publiées début juin dans le rapport Global Economic Prospects de la Banque mondiale. Ce chiffre marque une révision à la baisse par rapport à l’estimation initiale de 6,6 %. D’après le rapport, le Sénégal affichera la plus forte progression avec une croissance attendue de 7,9 %, bien qu’en retrait par rapport aux 9,7 % prévus initialement. Le Bénin et le Niger suivent, avec respectivement 7,2 % et 7,1 %, tandis que la Côte d’Ivoire se positionne à 5,8 %. Les performances les plus modestes concernent la Guinée-Bissau (5,1 %), le Togo (5 %), le Mali (4,8 %),%) et le Burkina Faso (4,3 %), qui enregistre la croissance la plus faible au sein de l’Union.
Les nouvelles projections de la Banque mondiale contrastent légèrement avec celles de l’UEMOA, qui estime une croissance de 6,3 % en 2025. Selon Adama Coulibaly, président du Conseil des ministres statutaire de l’Union, cette dynamique est portée par les bons résultats des secteurs agricole, extractif et manufacturier. Par ailleurs, la baisse attendue des prix mondiaux du pétrole et des denrées alimentaires, conjuguée à une campagne agricole 2024-2025 jugée satisfaisante, devrait favoriser une réduction de l’inflation. La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) prévoit ainsi une inflation moyenne de 2,2 % en 2025, contre 2,6 % fin 2024.
La BCEAO estime que les fondamentaux économiques de la région sont solides, avec un déficit courant quasiment nul et une position extérieure renforcée. Toutefois, malgré la résilience globale de l’Union, certains défis persistent. Le Fonds monétaire international (FMI) met notamment en lumière le creusement des écarts de revenu par habitant entre les pays membres, lié à des rythmes de croissance inégaux.
La consolidation de la croissance dans l’espace UEMOA repose désormais sur plusieurs leviers : la stabilité politique, l’intégration économique régionale, le renforcement des institutions et des infrastructures. À ce titre, la mise en place d’un fonds de stabilisation est envisagée pour soutenir les pays confrontés à des chocs exogènes. Toutefois, les institutions financières internationales appellent à la prudence face aux risques de surendettement, dans un contexte où les marges budgétaires restent contraintes.