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Cap-Vert : La BAD débloque 19,6 millions d’euros pour la Phase II du projet Cabeólica

Le projet d’expansion de Cabeólica Phase II au Cap-Vert

En Afrique, les initiatives en faveur de l’énergie verte bénéficient d’un fort soutien, dans une optique de renforcement durable du secteur électrique. Le lundi 16 juin 2025, le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un financement de 19,6 millions d’euros pour soutenir la Phase II du projet Cabeólica au Cap-Vert.

Par Ronie Floride AGAMMA

Cette initiative emblématique du Cap-Vert dans le domaine des énergies renouvelables repose sur une double orientation stratégique : d’une part, la priorité « Éclairer et alimenter l’Afrique » de la stratégie décennale de la BAD ; d’autre part, le pilier « Green Baseload » du Fonds pour l’énergie durable pour l’Afrique (SEFA).

« Le soutien du SEFA à l’intégration du stockage par batterie dans le système électrique du Cap-Vert renforce la sécurité énergétique et la fiabilité du réseau tout en réduisant les coûts de production au Cap-Vert », a indiqué Daniel Schroth, directeur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique du Groupe de la BAD.

Mis en œuvre par Africa Finance Corporation, AP Moller Capital et l’État du Cap-Vert, le projet Cabeólica Phase II vise à intégrer à grande échelle la production d’énergie éolienne et des systèmes de stockage par batteries (BESS). Son développement s’appuie sur un contrat de services d’achat et de stockage d’électricité de 20 ans avec la compagnie nationale d’électricité Electra SA. L’objectif est de fournir une électricité plus fiable et à un tarif nettement inférieur au coût moyen de production actuel.

Le projet permettra d’augmenter la capacité éolienne de 13,5 mégawatts et d’installer 26 mégawattheures de stockage d’énergie par batteries connectées au réseau. Selon les estimations de la BAD, cette extension pourrait générer plus de 60 gigawattheures d’énergie propre par an, réduisant la dépendance à la production thermique coûteuse et les émissions de CO₂ d’environ 50 000 tonnes.

Le programme prévoit également l’installation, sur quatre îles (Santiago, Sal, Boa Vista et São Vicente), de cinq unités indépendantes d’extension éolienne et de déploiement de BESS. Le volet stockage soutiendra notamment les services auxiliaires du réseau, comme la réponse en fréquence et la régulation de tension, pour une utilisation plus efficace de l’éolien intermittent et une réduction des coupures.

Dans un pays où le système électrique repose encore largement sur les combustibles fossiles importés, ces investissements devraient contribuer à réduire les coûts structurels et à renforcer la sécurité énergétique. Le Cap-Vert espère atteindre, d’ici 2030, 50 % de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et désenclaver son secteur énergétique en renforçant sa résilience.