Niger : La Banque mondiale note une forte croissance en 2024

L’économie nigérienne a connu une forte croissance en 2024, selon la dernière Note économique de la Banque mondiale pour le Niger, publiée le jeudi 13 juin 2025.
Par Floride Ronie AGAMMA
Cette dynamique est principalement portée par le démarrage des exportations pétrolières à grande échelle. D’après les données du rapport, le PIB du Niger a progressé de 8,4 % en 2024, contre 2 % en 2023, soutenu également par une forte production agricole. Celle-ci est favorisée par des conditions climatiques favorables.
Malgré une inflation persistante, y compris sur les produits alimentaires, cette croissance robuste a contribué à une réduction de l’extrême pauvreté. Toutefois, les recettes publiques ont diminué, notamment en raison d’une baisse des recettes fiscales liées au commerce, entraînant une réduction des dépenses d’investissement. Ce déficit budgétaire important, combiné à une accumulation rapide d’arriérés de dette, a conduit le FMI et la Banque mondiale à abaisser la note de viabilité de la dette du Niger, qui passe de modérée à élevée.
« La croissance économique devrait rester relativement élevée à court terme, mais les sources de croissance du Niger, le pétrole et l’agriculture pluviale, sont limitées et exposées à des chocs et à la volatilité », a déclaré Han Fraeters, représentant résident de la Banque mondiale pour le Niger.
Si le pétrole soutient largement l’économie, la Banque mondiale identifie d’autres sources potentielles de croissance, à court terme, bien que celles-ci demeurent limitées et vulnérables. L’institution insiste sur l’importance de transformer le système agroalimentaire du pays pour lutter durablement contre la pauvreté.
« Investir dans un système agroalimentaire efficace et résilient est essentiel si le Niger veut atteindre une croissance durable, inclusive et à long terme », souligne la Banque mondiale.
Pour Danon Gnezale, économiste à la Banque mondiale et co-auteur du rapport, la croissance pourrait être plus élevée à condition que les risques sécuritaires soient maîtrisés et que les efforts d’expansion de l’irrigation aboutissent. « Plusieurs options existent pour renforcer le système agroalimentaire, notamment le renforcement des chaînes de valeur et des organisations de producteurs, l’investissement dans des technologies agricoles intelligentes face au climat, l’adoption de meilleures réglementations et l’amélioration des infrastructures », a-t-il souligné.
Dans cette perspective, l’institution de Bretton Woods anticipe un ralentissement de la croissance en 2025, dû à un effet de base élevé, mais le taux de croissance devrait rester supérieur à 6 %, soutenu par la poursuite de l’expansion du secteur pétrolier. L’inflation pourrait reculer si la bonne saison agricole de 2024 se confirme. Le taux d’extrême pauvreté devrait également baisser entre 2025 et 2027, sous réserve d’une production agricole solide. Toutefois, l’insécurité alimentaire reste un défi majeur.