Agence auxiliaire de la BCEAO à Kayes : Un coup de pouce à la Vision 2063 du Mali
Par Moussa Diarra
La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a inauguré, sa troisième agence auxiliaire à Kayes, au Mali, après celles de Mopti et de Sikasso.
L’inauguration de l’agence auxiliaire de la BCEAO à Kayes marque une étape importante pour le développement économique de la première région administrative du Mali. Cette nouvelle agence, la quatrième dans le pays après celles de Bamako, Mopti et Sikasso, vise à améliorer l’accès aux services bancaires et à stimuler l’économie locale par la création d’emplois et le soutien aux activités financières.
« Cette agence de la BCEAO accompagnera le développement de la région à travers un meilleur soutien à la distribution des services bancaires. Elle contribuera à embellir la ville de Kayes et à favoriser l’expansion de toute la région, qui connaît déjà un regain de vitalité avec la réalisation récente ou en cours d’infrastructures sanitaires, sportives, socio-éducatives, universitaires et de transport », a déclaré le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousséini Sanou.
Quant au gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, il a souligné que le choix de Kayes, surnommée la « cité des Rails », repose sur son poids économique et son potentiel de croissance. Avec une superficie de 63 210 km² et une population avoisinant 2 millions d’habitants, la région contribue à 15 % du PIB national, avec une prédominance du secteur secondaire (33 %).
Kayes abrite notamment les sociétés minières de Fékola et du complexe Loulo-Gounkoto, qui ont produit environ 45 tonnes d’or en 2024, soit 79 % de la production industrielle du pays. La région est également un hub énergétique, avec trois barrages hydroélectriques sur le fleuve Sénégal (Manantali, Félou et Gouina) qui approvisionnent en électricité le Mali, le Sénégal et la Mauritanie.
L’économie locale bénéficie aussi d’importants transferts financiers de sa diaspora, qui représente 28 % des migrants internationaux du Mali et envoie près de 100 milliards de FCFA par an. Ces fonds sont largement investis dans les infrastructures socio-sanitaires et économiques, améliorant ainsi les conditions de vie des habitants.
L’écosystème bancaire et financier de la région comprend 13 banques et 12 institutions de microfinance, avec un total de 161 agences réparties entre Kayes et les régions voisines de Nioro et Kita.
Un levier pour la Vision 2063 du Mali
Le ministre malien a exhorté les institutions financières locales à mieux accompagner les opérateurs économiques de la région, en réponse aux besoins croissants des industries minières et culturelles, de l’agriculture et de l’élevage, conformément à la Vision du Mali 2063. Il a rappelé que le gouvernement vient d’adopter les documents stratégiques de cette vision ainsi que la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable (SNEDD) 2024-2033.
« Pour atteindre les objectifs de cette vision, les chefs d’entreprises opérant dans la région doivent poursuivre la définition de projets pertinents qui bénéficieraient d’un accompagnement adéquat de l’État et de financements bancaires appropriés, notamment par le Dispositif de soutien au financement des PME/PMI de la BCEAO et l’appui des Structures d’Appui et d’Encadrement (SAE) agréées », a-t-il indiqué.
Parmi ces structures figurent l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE), le Bureau de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles (BRMN), le Centre du secteur privé (CSP) et le Réseau malien des petites et moyennes entreprises (REMAP).
Le gouverneur de la BCEAO a précisé que l’ouverture de l’agence auxiliaire de Kayes s’inscrit dans le cadre du programme d’extension du réseau d’agences de la Banque centrale, qui vise à soutenir le système bancaire et les Systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union monétaire ouest-africaine. Cette union comprend le Mali, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger, le Togo et le Bénin.
Après la coupure du ruban symbolique et la remise de médailles inaugurales à plusieurs officiels, les autorités ont visité les locaux du nouveau bâtiment, construit sur une superficie de 2 hectares. L’infrastructure comprend un bâtiment principal de trois niveaux (R+2), plusieurs bureaux annexes et deux résidences de type R+1.
