S&P confirme la note « BB-/B » du Bénin et maintient des perspectives positives

L’agence de notation S&P Global Ratings a confirmé les notes souveraines du Bénin à « BB-/B » avec des perspectives positives, saluant la solidité de la croissance économique et les réformes structurelles engagées par le gouvernement.
Par Bacary DABO
Pour justifier cette notation favorable, l’agence souligne la croissance soutenue par les réformes mises en œuvre par l’État béninois. Selon S&P, le produit intérieur brut (PIB) du Bénin devrait croître en moyenne de 6,1 % par an entre 2025 et 2028, porté par l’expansion de la zone économique spéciale de Glo-Djigbé.
À cela s’ajoutent l’essor du secteur industriel et l’entrée en production du champ pétrolier de Sèmè et de la mine d’or de Perma dès la fin de 2025. Ces projets devraient accélérer la diversification de l’économie et renforcer les exportations.
L’agence estime que le ratio dette/PIB devrait reculer à moins de 40 %, confirmant la trajectoire d’assainissement budgétaire engagée par les autorités.
« Le Bénin affiche une discipline budgétaire exemplaire dans la région, appuyée par une dynamique de réformes et une amélioration du recouvrement des recettes », souligne l’agence dans son communiqué.
Réformes et industrialisation en marche
Pour S&P, le Bénin récolte les fruits de son programme de réformes économiques et fiscales, qui a permis de simplifier les procédures administratives et de renforcer l’attractivité des investissements.
D’après l’agence, la plateforme industrielle de Glo-Djigbé, pilier de l’industrialisation, a déjà généré plus de 14 000 emplois en 2024, avec une prévision de 40 000 d’ici fin 2025.
S&P revient également sur le Plan d’action du gouvernement (PAG) et la loi-cadre Vision 2060, adoptée à l’unanimité par le Parlement. Ces cadres stratégiques fixent les priorités de développement à long terme, axées sur la transformation économique, la montée en gamme des exportations et la résilience face aux chocs climatiques.
Soutien du FMI et diversification économique
Le programme triennal avec le Fonds monétaire international (FMI), qui s’achève fin 2025, a été exécuté avec succès. Un nouvel accord pourrait être envisagé après les élections de 2026 pour accompagner le prochain cycle de réformes.
Dans cette perspective, l’agence note que le Bénin poursuit sa diversification économique, au-delà du coton, vers des filières telles que la noix de cajou, le soja, l’ananas et le riz, tout en attirant des investissements directs étrangers (IDE) croissants dans les infrastructures, l’énergie et le tourisme.
Cependant, S&P souligne que des défis persistent. Malgré les progrès réalisés, l’agence pointe plusieurs vulnérabilités : un PIB par habitant encore faible (1 640 USD), une forte dépendance au commerce avec le Nigéria et une exposition accrue aux risques sécuritaires et climatiques.
Selon S&P, le déficit courant, estimé à 4,7 % du PIB d’ici 2028, devrait néanmoins se réduire progressivement grâce à l’essor des exportations.
Ainsi, pour l’agence, le maintien des perspectives positives reflète la confiance dans la continuité des politiques économiques, même à l’approche des élections législatives et présidentielles de 2026.
S&P précise qu’elle pourrait rehausser la note du Bénin si les réformes « stimulant la croissance au-delà des prévisions » et si « la dette publique nette recule plus fortement que prévu ».