Le Sénégal valide sa Revue annuelle conjointe, boussole pour la Vision 2050

La Revue annuelle conjointe (RAC 2025) du Sénégal a été validée lors d’un atelier technique tenu à Dakar le 10 octobre 2025, sous la présidence du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, M. Abdourahmane Sarr.
Par Bacary DABO
Le rapport de la Revue annuelle conjointe (RAC 2025) dresse le bilan de l’année 2024 et sert de référence pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement 2025-2029 et de l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ». Selon le document, l’économie sénégalaise aurait enregistré une croissance de 6,1 % en 2024, contre 4,3 % en 2023, tandis que l’inflation a été contenue à 0,8 %.
Le rapport met en évidence des progrès notables dans plusieurs secteurs productifs et sociaux, agriculture, santé, éducation, décentralisation, tout en soulignant des défis persistants liés aux finances publiques, à la gouvernance et aux capacités d’exécution. Les performances enregistrées traduisent l’efficacité des réformes structurelles et la pertinence des politiques publiques menées, malgré un contexte international instable. Le secteur agricole illustre cette dynamique avec une valeur ajoutée supplémentaire de 1 400 milliards de FCFA en 2024, témoignant des effets positifs des politiques de soutien au monde rural.
Le système éducatif, qui capte 22,7 % du budget national, reste au cœur des priorités publiques, un choix que le représentant de la société civile salue comme « un signe de volonté affirmée de placer le capital humain au cœur du développement ». Dans le domaine de la santé, des avancées significatives ont également été enregistrées, tant en matière d’infrastructures que d’élargissement de la couverture médicale.
Sur le plan commercial, la couverture des importations par les exportations a progressé pour atteindre 56,8 %, illustrant un redressement des échanges extérieurs. Ces résultats, bien que positifs, appellent toutefois à des efforts supplémentaires pour consolider les acquis et en faire bénéficier l’ensemble de la population. Le représentant de la société civile rappelle que, malgré ces avancées, « de nombreux défis demeurent et appellent une attention soutenue ».
Une boussole pour la Vision 2050
La Revue annuelle conjointe constitue un outil stratégique de suivi et d’évaluation des politiques publiques, permettant de mesurer les progrès et d’ajuster les priorités. L’exercice 2025 a permis de dresser un bilan globalement positif de l’année 2024, tout en traçant les orientations de la Stratégie nationale de développement 2025-2029 et de la Vision Sénégal 2050.
Cette revue met toutefois en lumière la nécessité de renforcer la gouvernance, la gestion des finances publiques et les capacités d’exécution des projets, tout en favorisant une meilleure synergie entre l’État, les collectivités territoriales et les partenaires au développement.
Désormais inscrite dans une logique prospective, la RAC 2025 se veut une boussole pour la planification et la coordination des politiques publiques, en phase avec l’ambition d’un Sénégal émergent, inclusif et durable.
Une coopération mieux coordonnée avec les partenaires
Clôturant les travaux, le ministre Abdourahmane Sarr a salué « l’engagement de l’ensemble des acteurs pour faire de la planification un levier central du développement ». Il a appelé à renforcer le suivi-évaluation et à traduire les recommandations en actions concrètes sur le terrain.
Le représentant des partenaires techniques et financiers a, pour sa part, réitéré leur souhait d’échanger davantage avec les plus hautes autorités sur la mise en œuvre de l’Agenda 2050, afin d’assurer une participation coordonnée et alignée sur les priorités nationales. Il a encouragé le gouvernement à définir une stratégie nationale de coopération plus efficace, au service du développement humain et durable du Sénégal.
Selon lui, une telle stratégie permettrait de préciser les objectifs, le dispositif institutionnel de coordination et d’assurer une meilleure canalisation de l’appui des partenaires vers les priorités nationales. Il a également plaidé pour « un dialogue ouvert et régulier entre le gouvernement et les partenaires autour de l’Agenda 2050 », condition essentielle, selon lui, à un alignement optimal des interventions extérieures.