S&P relève la note de l’Égypte à « B » et salue ses réformes économiques

L’agence de notation S&P Global Ratings a relevé la note souveraine à long terme de l’Égypte de « B- » à « B », tout en maintenant la note à court terme à « B ». La perspective demeure stable. Cette décision reflète, selon l’agence, les réformes structurelles menées par les autorités égyptiennes, notamment la libéralisation du taux de change et la poursuite des ajustements budgétaires soutenus par le programme du Fonds monétaire international (FMI).
Par Bacary DABO
Les réformes engagées depuis 2024 par les autorités égyptiennes sont porteuses de résultats. En mars de la même année, l’Égypte a adopté un régime de change flexible, laissant la livre égyptienne se déterminer librement selon les forces du marché. Cette mesure, conjuguée à l’afflux d’investissements étrangers massifs, a relancé la croissance économique, dynamisé le secteur du tourisme et favorisé la hausse des transferts de fonds des Égyptiens de la diaspora.
S&P met en avant notamment l’investissement de 35 milliards de dollars du fonds souverain d’Abou Dhabi (ADQ) dans le projet Ras El-Hekma, sur la côte nord du pays. Cet apport financier a permis de renforcer les réserves de change et d’améliorer les indicateurs extérieurs de l’économie égyptienne.
Une consolidation budgétaire en cours
Selon l’agence, les efforts du gouvernement pour élargir l’assiette fiscale et rationaliser les subventions ont permis de dégager un excédent primaire de 3,5 % du PIB pour l’exercice budgétaire clos le 30 juin 2025. S&P prévoit la poursuite de ces excédents jusqu’en 2028, soutenant la réduction progressive du déficit et la stabilisation de la dette publique.
L’agence souligne toutefois que le fardeau du service de la dette demeure élevé, les intérêts représentant encore 73 % des recettes publiques en 2025. Ce ratio devrait toutefois tomber à 49 % d’ici 2028, grâce à la baisse graduelle des taux d’intérêt et à une meilleure maîtrise des dépenses.
Perspectives et défis
S&P estime que la croissance économique de l’Égypte restera solide à moyen terme, soutenue par un environnement macroéconomique plus stable, une hausse continue des investissements directs étrangers (IDE) et une diversification sectorielle accrue. Les réserves de change de la Banque centrale devraient atteindre 42 milliards de dollars d’ici 2028, traduisant une amélioration durable de la balance des paiements.
Selon l’agence, la perspective stable reflète un équilibre entre les progrès économiques enregistrés et les défis persistants, notamment une dette publique encore élevée et un contexte régional volatil. S&P avertit toutefois qu’un relâchement de l’engagement réformateur ou une aggravation des tensions géopolitiques pourrait peser sur la note.
Cette révision à la hausse constitue un tournant positif pour l’économie égyptienne, longtemps fragilisée par les tensions monétaires et la pression sur les réserves en devises. Elle envoie un signal de confiance fort aux marchés financiers internationaux et pourrait faciliter l’accès du pays aux capitaux étrangers à des conditions plus favorables.